
Dans l’éditorial du numéro pénultième de la revue Catastrophes (mars 2025), Laurent Albarracin réanimait les enjeux du pont aux ânes que constitue, au moins depuis Baudelaire et Wilde, la question problématique du critique en tant que poète et du poète en tant que critique : « Si le poète est le mieux placé pour lire une œuvre, picturale ou littéraire, c’est qu’il agit dans son geste critique autant comme poète que comme critique et que c’est de cette façon qu’il en tire la substantifique moelle. C’est en faisant jouer – librement, presque – les résonances internes de l’œuvre qu’il parvient à en dégager la signification. Car le poète critique s’implique comme poète, comme créateur d’abord, il est critique en tant qu’il est poète : il ne saurait être un froid décortiqueur, il est au contraire, si l’on peut dire, un recortiqueur, il remet du cœur dans l’ouvrage qu’il considère. Pas forcément d’ailleurs avec une cordialité bienveillante : tout autant peut-il avoir à cœur de détruire, mais alors il s’agit de détruire à cœur, d’aller au centre névralgique de l’œuvre critiquée. » On a la confirmation qu’Albarracin est critique en tant qu’il est poète à la lecture du deuxième volume de ses Lectures paru chez Lurlure. [à lire en entier sur Poesibao]