William Burroughs

L’infini et le mesquin (Johnsons & Shits, Laurent de Sutter)

S’il est chez William Burroughs, écrivain infréquentable par bien des aspects, un art consommé de se mettre des puces et des cafards aussi bien dans la chemise, son monde hanté et visqueux, si singulièrement traversé d’obsessions, d’intuitions ou de conceptions étrangement lumineuses, entre en résonance avec les catastrophes monotones et sans trêve qui façonnent le nôtre.

On lira, pour s’en convaincre, Johnsons & Shits. Notes sur la pensée politique de William S. Burroughs, pages fortes et stimulantes que Laurent de Sutter fait paraître chez Léo Scheer. L’auteur ne se propose pas de parcourir l’ensemble de l’œuvre au demeurant peu étudiée de Burroughs (on ne sera jamais assez Johnson pour bien laisser infuser Burroughs en nous). De Sutter s’intéresse aux foisonnants Essais de Burroughs (rassemblés et traduits sous ce titre chez Christian Bourgois), pour en isoler deux familles de personnages, deux types de créatures qui ne sont pas sans participer d’une véritable mythologie.

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