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« Veilleurs de toutes les nuits du monde », Marcel Proust Aujourd’hui n° 16.

Parution du texte remanié d’une conférence donnée à Amsterdam le 16 juin 2018.

Par où commencer ? La chambre de Proust, tout comme celle de Joë Bousquet, pourrait faire office de point de départ à ma rêverie, à mon rêve éveillé. Dans la Recherche, les chambres du Narrateur jouent un rôle essentiel. Ainsi, la chambre de Combray, par exemple, ou encore celle de Tansonville, au début du Temps retrouvé, à la fenêtre de laquelle le Narrateur croit reconnaître l’église de Combray, son clocher. La chambre chez Madame de Saint-Loup, qui est déjà évoquée au début de la Recherche, est un lieu non pas de long et profond sommeil, mais de « sieste ». La chambre à coucher est ce lieu que le Narrateur habite pour ainsi dire poétiquement, toujours une autre jamais la même, le lieu proustien de tous les lieux : espace idéal où il est donné à la conscience du moi créateur de se développer. Il s’agit du lieu, j’ai la faiblesse de le croire, auquel rêve tout lecteur de Proust, de même que tout lecteur de Jules Verne rêve au Nautilus de Nemo. (« Veilleurs de toutes les nuits du monde », Marcel Proust Aujourd’hui n° 16, Sjef Houppermans, Nell de Hullu-van Doeselaar, Manet van Montfrans, Sabine van Wesemael et Annelies Schulte Nordholt éd., Brill, Leyde, 2020, pp. 179-193.)

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