Le comté apocryphe du Yoknapatawpha n’a rien à voir avec la Sainte-Agathe d’Alain-Fournier. J’ai cependant le sentiment qu’il est un passage d’un lieu à l’autre, un sentier de traverse de Meaulnes en Faulkner que je vais tâcher d’emprunter ici.
L’apparition d’Augustin Meaulnes au début du roman d’Alain-Fournier, la fugue pour le domaine mystérieux, le gilet de soie : autant de motifs qui me hantent, tenaces. De même, j’ai été frappé — marqué à jamais — par le caractère ondoyant de la phrase de Faulkner. Impossible également d’être insensible au jeu des différents points de vue, des effets de voix propres à l’art de Faulkner. Un peu plus tard, je retrouverai de pareilles opalescences chez Joseph Conrad, que Faulkner lisait beaucoup.