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Hermann sur la Plaine (dérive lémurienne, 3)

Jules Hermann (1845-1924) J’imagine ce moment où Maître Hermann passe corps et âme de l’autre côté. Il herborise sur la Plaine. Nous sommes en juillet, peut-être en août. L’hiver austral. L’ombre des badamiers de Saint-Leu ne se dessine pas bien sur le sol. Hermann perçoit des phosphènes, des taches de couleur dans la nuit sans… Lire la suite Hermann sur la Plaine (dérive lémurienne, 3)

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L’ogre polymathe (dérive lémurienne, 2)

Fixing a hole in the oceanTrying to make a dovetail joint, yeahLooking through a glass onion (The Beatles) On entendait parler depuis longtemps de cet ouvrage étrange et bouleversant, sans être en mesure de le lire pour autant. Jusqu’à peu, à part peut-être quelque tisaneur halluciné du Sud sauvage, ou je-ne-sais quel gratteur ti bois… Lire la suite L’ogre polymathe (dérive lémurienne, 2)

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Lecture naufrage (dérive lémurienne, 1)

These fragments I have shored against my ruins(The Waste Land) C’est un caillou jeté loin dans le Grand Océan. Je me demande quelquefois si cet endroit existe vraiment. Les anciennes cartes arabes semblent en attester. Mais cela ne veut rien dire : jusqu’au dix-neuvième siècle encore, certains cartographes faisaient état d’îles fantômes, entrevues par des marins… Lire la suite Lecture naufrage (dérive lémurienne, 1)

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Penser le Grand Océan, le rêver

L’océan Indien est une tache aveugle au sein de notre culture largement « occidentée ». Le Grand Océan, zone géographique littéralement révélée par Jules Hermann, donne lieu à un contre-discours qui vise à déjouer les piètres certitudes de la vieille Europe. Les visions d’Hermann, bien sûr, sont bordées de folie. Mais c’est un délire ample et grandiose… Lire la suite Penser le Grand Océan, le rêver

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Ping-Ponge (une ébauche de mot pour Albarracin)

ping-Ponge L’apport de Francis Ponge (1899-1988) est patent chez Albarracin, notamment dans Le Grand Chosier (2015), recueil où Albarracin est éminemment pongien, et même pongiste, au sens où il propose un poème dont le vers, de plus en plus court, mime l’amplitude, toujours plus réduite, du rebond de la balle de ping-pong sur la table… Lire la suite Ping-Ponge (une ébauche de mot pour Albarracin)

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Chemins d’azalées, 1/4 (Poesibao)

Malcolm de Chazal est tout entier contenu dans le passage suivant : « Un jour, par une après-midi très pure, je marchais quand, face à un bosquet d’azalées, je vis pour la première fois une fleur d’azalée me regarder… Un pont s’établit entre moi et l’univers. » (Sens unique, 1974 – il reviendra souvent sur ce moment-clef). Je… Lire la suite Chemins d’azalées, 1/4 (Poesibao)

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Räje (La Pluie), Gaston Jung (notes sur la traduction, 12)

Räje Kumm s’esch kümmninneBlii noch ebessel (ja saads) Dräj di. Wi rund senn dinni ärm un auewie glaan und rund dinni… heerschde wend em gässel hille? Heersch de hund drüsse em nassejoole? S’räjt allewäjWedd doobliwe?Wurum ich nix meh schriibodder lääs? (ja? saads) Fröj ned, luej ned uff d’ühr, s’esch aansMorje freejesch fiirda (es wodd fröje) Wänn… Lire la suite Räje (La Pluie), Gaston Jung (notes sur la traduction, 12)

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Aanfiirholz (Petit bois), Gaston Jung (notes sur la traduction, 11)

Je garde un souvenir très vif de Gaston Jung (1932-2018), que je croisais quelquefois à la terrasse de La Nouvelle Poste, à celle du café du TNS ou encore à la Taverne française. Je n'ai hélas jamais osé l'aborder pour lui adresser la parole. Je me souviens d'un monsieur voûté, dont la seule présence inspirait… Lire la suite Aanfiirholz (Petit bois), Gaston Jung (notes sur la traduction, 11)

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Étant donnés deux ornithorynques (Roussel, Duchamp)

On jubile à la découverte du beau livre de Philippe Lapierre consacré à un cas de gémellité troublante : celui de Raymond Roussel et de Marcel Duchamp. C'est un beau livre, au sens où il s'agit d'un livre agréablement illustré, d'assez grand format, presque un livre d'art. Les 158 illustrations originales réalisées par l'auteur font… Lire la suite Étant donnés deux ornithorynques (Roussel, Duchamp)

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Un petit livre sur l’Annunciata

per Evelina Je rêve depuis longtemps à un grand livre qui n'aurait pour objet qu'un seul tableau. Cet ouvrage serait consacré à l'Annunciata d'Antonello da Messina. Un livre fort épais. Un grand millier de pages. Peut-être davantage. Une somme immense, une tentative d'épuisement qui viserait à dire tout ce qui peut être dit au sujet… Lire la suite Un petit livre sur l’Annunciata

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2 autres ébauches de mots pour Albarracin

intérieur de la cathédrale d'Albarracin (Espagne) collectif « La poésie sera faite par tous. Non par un. » Le mot d’Isidore Ducasse est célèbre. Non par un, donc. Un sens du collectif anime Albarracin, qui co-anime depuis 2017 la revue Catastrophes avec Guillaume Condello et Pierre Vinclair. On peut presque parler d’une communauté, ramifiée non seulement à… Lire la suite 2 autres ébauches de mots pour Albarracin

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Arrangements rétrospectifs, cauchemar de l’histoire

James Joyce par Berenice Abbott, 1926 L'expression "retrospective arrangement" apparaît sept fois dans Ulysses. L'arrangement rétrospectif est une pratique très joycienne : l'action de Ulysses se déroule une bonne dizaine d'années avant le temps de son écriture. La première guerre mondiale, par exemple, peut ainsi se répercuter rétrospectivement sur la matinée du 16 juin 1904.… Lire la suite Arrangements rétrospectifs, cauchemar de l’histoire

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7 heures et 15 jours

https://www.youtube.com/watch?v=NAOKzvL8dgk&ab_channel=SineadOConnorVEVO "It's been seven hours and fifteen days/ Since you took your love away." Cela fait sept heures et quinze jours que tu es parti(e) avec ton amour. Il s'agit d'un texte de Prince, composé en 1984, que Sinéad O'Connor a immortalisé — transcendé, à mieux dire — en 1989, sur l'album I Do Not… Lire la suite 7 heures et 15 jours

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Foisonnement (notes sur la traduction, 10)

Dans le jargon traductologique, il est question du taux de foisonnement. Une langue foisonne davantage qu'une autre. Réputé pour ses monosyllabes, l'anglais a un foisonnement négatif par rapport au français ou à l'italien par exemple. (La formule foisonnement négatif me laisse songeur.) En clair, on emploie moins de matériau linguistique pour traduire en direction d'une… Lire la suite Foisonnement (notes sur la traduction, 10)

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Take It As It Comes

https://www.youtube.com/watch?v=yIS9-0qryzM&list=RDyIS9-0qryzM&start_radio=1&ab_channel=TheDoors-Topic Alors, pour toi, le meilleur morceau des Doors, c'est lequel? Incontestablement "Take It As It Comes". Encore qu'il ne s'écoute finalement que dans la perspective de l'ensemble sinon du premier album, des six albums studio du groupe. "Take It As It Comes" est une sorte de "Light My Fire", en moins ample mais en… Lire la suite Take It As It Comes

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Lampedusa & l’Espagne : les beaux yeux de Maman

per Nicoletta C'est un aspect de Giuseppe Tomasi di Lampedusa qui n'avait jamais été abordé de manière aussi sensible et profonde. On a en effet tendance à ne voir en l'écrivain sicilien qu'un lecteur des domaines français et anglais, délaissant même quelque peu les auteurs italiens. Tout y incite. À commencer par les leçons de… Lire la suite Lampedusa & l’Espagne : les beaux yeux de Maman

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O. V. de L. Milosz, Œuvres

Admiré d’Oscar Wilde, qui voyait en lui l’incarnation de la poésie (« Et voici Milosz-la-Poésie. »), mais aussi de poètes aussi variés que Claudel, Valéry ou Apollinaire, O. V. de L. Milosz n’en jouit pas moins d’une sorte d’occultation naturelle, liée autant à la trajectoire de sa personnalité qu’aux arcanes mêmes de son écriture. Cet auteur de… Lire la suite O. V. de L. Milosz, Œuvres

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3 ébauches de mots pour Albarracin

à-peu-près L’à-peu-près, la ressemblance partielle, sert de stimulant à la pensée autant qu’au poème. La contraction propre à la métaphore en appelle à sa contradiction (parfois en toute décontraction) ; de même que l’apparence permet d’apparier, de travailler le réel et son double. Cela fonctionne au niveau du mot : un mot pour un autre ; mais aussi… Lire la suite 3 ébauches de mots pour Albarracin

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Volkovitch et alli : traduire en vers ? (notes sur la traduction, 9)

Je l'ai dit et répété, ici-même. Se résoudre à l'idée selon laquelle la poésie est intraduisible relève à mes yeux d'une impardonnable paresse intellectuelle et, à mieux dire, morale. C'est bien connu, si la critique est facile, l'art est quant à lui difficile. Je suis moi-même un piètre traducteur de poésie. Il m'arrive, pour tenter… Lire la suite Volkovitch et alli : traduire en vers ? (notes sur la traduction, 9)

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117 remarques sur Tarkos et sur le travail ainsi que sur l’idiotie

Avertissement. Cet article a été écrit sciemment avec les pieds. Ni fait ni à faire, il vise à mimer, disons, l'avortement de l'esprit critique. Et c'est là la moindre des politesses herméneutiques, au vu du sujet abordé. Sturzgeburt ou maïeutique à la vas-y-que-je-te-pousse, laquelle tourne mal, quasi les pieds devant, étant placée sous les augures… Lire la suite 117 remarques sur Tarkos et sur le travail ainsi que sur l’idiotie

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L.A. Woman & les éditions Densité à la Librairie Kléber

https://www.youtube.com/watch?v=hugOYSB8QgE&ab_channel=BobBarry "I hate to spook anybody. But this is my favorite number." "So, play your ass off, bro.""Uh... Well! C'mon... AAAAAAAAAAHHHHHHHHH! Uh...! FUCK!" (session d'enregistrement de L.A. Woman, hiver 1970, Santa Monica Boulevard). Jeudi, 31 octobre, 18h00 : présentation de L.A. Woman à la Librairie Kléber, en présence d'Hugues Massello qui dirige d'une main de… Lire la suite L.A. Woman & les éditions Densité à la Librairie Kléber

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Prolégomènes à un sonnet ou non (notes sur la traduction, 8)

« Un poème sur le papier n’est rien qu’une écriture soumise à tout ce qu’on peut faire d’une écriture. »(Paul Valéry, Cours de poétique, première leçon, 10 décembre 1937). Je tentais, l’autre nuit et sans grand succès, la traduction d’un poème de Malcolm Lowry. Un poème de 13 vers, presque un sonnet. Je me suis pris à… Lire la suite Prolégomènes à un sonnet ou non (notes sur la traduction, 8)

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The Drunkard/L’ivrogne (Malcolm Lowry)

THE DRUNKARD The noise of death is in the desolate barWhere tranquility sits bowed over its prayerAnd music shells the dream of the loverBut when no nickel buys this harsh despairInto this loneliest of homesAnd of all dooms the loneliest yetWhere no electric music breaks the beatOf hearts to be doubly broken but now setBy… Lire la suite The Drunkard/L’ivrogne (Malcolm Lowry)

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Dagmara Kraus, toutes langues (notes sur la traduction, 7)

Voici un livre auquel je rêvais depuis longtemps, confusément, sans même oser espérer qu'une pareille chose pût exister. si je parlais (toutes langues), plaquette de Dagmara Kraus parue aux éditions Grèges, témoigne vivement de ce que la traduction est en mesure d'apporter à l'écriture poétique. Ces quelque quatre-vingt dix pages sont une anthologie prise en… Lire la suite Dagmara Kraus, toutes langues (notes sur la traduction, 7)

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Pour une prose libre, 9 (Georges Bataille, le hérisson qui pourrit)

pour Loïc Je relis la Somme Athéologique de Georges Bataille. Mais c'est comme une première lecture. Je ne veux pas, pas cette fois, me laisser charmer par cette prose salubre et vénéneuse. Une question me vient : comment surgissent les propositions chez Bataille? Je poursuis ma lecture, en ne pensant qu'à cela, en oubliant l'extase,… Lire la suite Pour une prose libre, 9 (Georges Bataille, le hérisson qui pourrit)

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Rencontre avec Camille Readman Prud’homme à la librairie Quai des Brumes, 8 octobre 2024

Dans le cadre des événements de la Maison de la Poésie de Strasbourg et du festival Le Québec à Quai, j'aurai l'honneur et le plaisir de poser quelques questions à Camille Readman Prud'homme, au sujet de Quand je ne dis rien je pense encore, son livre paru à L'Oie de Cravan (Montréal). Librairie Quai des… Lire la suite Rencontre avec Camille Readman Prud’homme à la librairie Quai des Brumes, 8 octobre 2024

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Pour une prose libre, 8 (idée de la prose, Denkbilder)

Non, la prose libre n'est pas de l'ordre simplement de la forme. Elle est aussi bien une figure du contenu, de la pensée. Giorgio Agamben pratique la prose libre dans son ouvrage intitulé Idée de la prose [Idea della prosa, 1985]. Dans le texte éponyme de ce recueil, Agamben commence avec cette remarque : "Aucune… Lire la suite Pour une prose libre, 8 (idée de la prose, Denkbilder)

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Pour une prose libre, 7 (Jouve & les Sonnets de Shakespeare, notes sur la traduction, 6)

"L'obscur travaille." (Henri Meschonnic) Nous ne sommes pas sortis des ronces. Je veux dire, pour ce qui est d'une prose libre, si tant est qu'une pareille chose existe réellement, à l'état non seulement pur (Kafka?), mais aussi bien naturel ou sauvage. Mes considérations sur la prose libre chevauchent, complètent, prolongent — lui sont tangentes en… Lire la suite Pour une prose libre, 7 (Jouve & les Sonnets de Shakespeare, notes sur la traduction, 6)

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Pour une prose libre, 6 (Kafka et les subordonnées)

"Rimbaud abdique : Kafka, Raymond Roussel inaugurent."(Joe Bousquet) Hypothèse : Kafka n'écrit qu'en prose libre. Dans son cas, la prose est très éloignée du vers, distincte en somme des situations que j'ai évoquées jusqu'ici. Car la prose libre, chez Roussel, chez Jarry, se détache difficilement du vers, que celui-ci soit libre ou non. Il ne… Lire la suite Pour une prose libre, 6 (Kafka et les subordonnées)

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Pour une prose libre, 5 (Jarry prix de prose)

Dans cette réflexion consacrée à la prose libre (mais qu'est-ce que la prose libre ?), il peut arriver que je délaisse temporairement un boyau pour en creuser un nouveau dans une autre direction. Quelquefois même, comme ici, ces conduits seront abandonnés, leur creusement à peine entrepris. Poétique du Terrier. De Raymond Roussel, dont il a… Lire la suite Pour une prose libre, 5 (Jarry prix de prose)

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Pour une prose libre, 4 (Roussel, l’en-vers de la prose, 2)

"Asquat on the cuckstool he folded out his paper, turning its pages over on his bared knees." (Ulysses) Les notes de bas de page ont toujours été une passion pour moi, une sorte de péché mignon, de vice impuni. Ici, sur ce blogue, j'ai tenté d'en intégrer dans certains articles, mais sans succès ni désir… Lire la suite Pour une prose libre, 4 (Roussel, l’en-vers de la prose, 2)

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Pour une prose libre, 3 (Roussel, l’en-vers de la prose, 1)

Je ne sais à vrai dire pas de quoi je parle, ni de quoi il retourne. Cette prose libre, je la vois partout, sans pour autant être en mesure de la saisir, de la situer pleinement. Il est encore trop tôt pour historiciser la question. Je me réclame, faute de mieux, d’un empirisme farouche. Il… Lire la suite Pour une prose libre, 3 (Roussel, l’en-vers de la prose, 1)

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L’été avec Sylvia (le mythe de la rentrée, Espace d’Écriture Bleu Nuit)

Mardi, 3 septembre 2024 C'est la reprise. Je ne comprends pas, je n'ai jamais arrêté, pour ma part, rien changé vraiment à mon mode de faire, d'écrire, de lire, de rêver, de serrer les dents et ce n'est pour moi aucunement la reprise de quoi que ce soit, la continuation plutôt de l'été avec Sylvia.… Lire la suite L’été avec Sylvia (le mythe de la rentrée, Espace d’Écriture Bleu Nuit)

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Pour une prose libre, 1 (premiers jalons)

Il y aurait, tout d’abord, la belle formule de Hegel, la « prose du monde », que reprendra Merleau-Ponty. « Ce qui manque, écrit Hegel, c’est l’état originellement poétique du monde d’où procède la véritable épopée. Le roman, pris au sens moderne, présuppose une réalité déjà ordonnée en prose » (Cours d’esthétique, J.-P. Lefèbvre trad.). Flaubert de son côté… Lire la suite Pour une prose libre, 1 (premiers jalons)

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Roberto Juarroz : « débaptiser le monde »

"Man kann auch in die Höhe fallen, so wie in die Tiefe." (Hölderlin) Peut-être que les grandes découvertes poétiques ne sont en fin de compte que les confirmations de faits déjà éprouvés, de vérités plus profondes, les réactivations durables d’idées rémanentes, de préalables fugaces. C’est à Laurent Albarracin et à Serge Núñez Tolin que je… Lire la suite Roberto Juarroz : « débaptiser le monde »

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L’été avec Sylvia (poésie verticale, lectures, humeurs et rêveries divagatoires via Teulada)

Samedi, 4 août Retour, pour une durée indéterminée, mais que je souhaite la plus longue possible, à Rome, dans le grand appartement de la via Teulada, non loin des studios de la RAI. Je profite ici d’une vue sur la coupole de Saint-Pierre depuis le balcon de ma chambre — un long balcon qui fait… Lire la suite L’été avec Sylvia (poésie verticale, lectures, humeurs et rêveries divagatoires via Teulada)

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L’affaire Moro : formuler l’énigme

https://youtu.be/lhO9eReS0qw?feature=shared Dans Esterno notte (2022) de Marco Bellocchio, Aldo Moro passe son temps à se laver les mains. Allusion au scandale, au début des années 90, du Parti socialiste italien (qui mettra fin complètement a la DC) autour de Bettino Craxi, mani pulite ? Il se peut. La profondeur d’Esterno notte résulte d’un travail de… Lire la suite L’affaire Moro : formuler l’énigme

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Réisophie (extrait d’un lexique à venir)

Par mesure de simplification didactique, nous ne séparerons pas l’œuvre d’Albarracin de celle des Réisophes. Albarracin est le découvreur de la Réisophie ou, mieux encore, il en est l’inventeur (invention et découverte pouvant être synonymes ou non, comme on voudra). Cela revient à dire qu’Albarracin, lui-même, est un membre de l’auguste Collège de Réisophie. Affirmation… Lire la suite Réisophie (extrait d’un lexique à venir)

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Le pull canari de Deleuze : paradoxes de la voix

Je garde un souvenir ému de Deleuze parlant des monades de Leibniz, à Saint-Denis. Il portait un pull de couleur canari. Bien sûr, j’étais trop jeune pour assister aux cours de Deleuze, trop jeune encore pour les apprécier, tels que rediffusés sur la RAI. Car les cours de Deleuze étaient, naguère, retransmis en Italie par… Lire la suite Le pull canari de Deleuze : paradoxes de la voix

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« Qu’y suis-je ? » — sur Nathaniel Rudavsky-Brody

pour Antonio Malatesta Dans quelle mesure la poésie doit-elle ajouter quelque chose au monde ? N'est-ce pas une des vanités constitutives du poème que de se présenter comme un supplément définitif à ce qui est, alors même que le poème n'est guère qu’un dérivatif plaisant (approche bourgeoise), un cataplasme à ma peine (approche adolescente ou… Lire la suite « Qu’y suis-je ? » — sur Nathaniel Rudavsky-Brody

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L’été avec Sylvia (je me souviens, bains, baignoires)

Dimanche, 21 juillet 2024, Palerme Cherchant une illustration pour cette note, j'ai vu que l'on propose à la vente l'affiche suivante sur une célèbre plate-forme commerciale, où figure une citation de The Bell Jar. La célébrité de Sylvia a infusé à un point tel dans notre culture qu’elle est entrée dans notre quotidien par la… Lire la suite L’été avec Sylvia (je me souviens, bains, baignoires)

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L’araignée au fond du verre, la goutte de néant qui manque à la mer

"L'ivrogne véritable n'oublie tout que parce qu'il voit tout." (Clément Rosset, Le Réel. Traité de l'idiotie.) Dans la préface à l'édition des Selected Poems de Malcolm Lowry qu'il propose pour City Lights Books, sa remarquable maison d'édition, Lawrence Ferlinghetti réactive une analogie somme toute évidente, mille fois ressassée, entre Dylan Thomas et Lowry : tous… Lire la suite L’araignée au fond du verre, la goutte de néant qui manque à la mer

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Dylan Dog : une impression d’infini

Les murs d'enceintedu labyrinthe s'entr'ouvrent surl'infini.(Serge Gainsbourg, Histoire de Melody Nelson) On trouvera difficilement imaginaire plus libre et labile que celui qui régit les fascicules de Dylan Dog. Il est admirable que le héros à la chemise rouge ne perde pas son identité dans cet inlassable ressassement, processus d'emprunts éhontés, de détournements quelquefois grotesques, de… Lire la suite Dylan Dog : une impression d’infini

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L’été avec Sylvia (radiesthésie du traduire, notes sur la traduction, 5)

(Jean Tinguely, Gismo, photographie retournée) 22 juillet 2024, en route pour Siracusa Soit cette phrase tirée du chapitre VIII de The Bell Jar : "If neurotic is wanting two mutually exclusive things at one and the same time, then I’m neurotic as hell. I’ll be flying back and forth between one mutually exclusive thing and… Lire la suite L’été avec Sylvia (radiesthésie du traduire, notes sur la traduction, 5)

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L’été avec Sylvia (rêver de Marilyn)

pour Laurence Samedi, 20 juillet, Palermo « La charité est cette clef. » (Rimbaud) Blanchot a beaucoup insisté sur le rapport de l’écriture à la mort. Mais a-t-on mesuré à quel point ce fétichisme curieux qui a pour nom critique littéraire n’est autre, bien souvent, qu’une terrible nécromancie ? Grands amateurs de la planche de… Lire la suite L’été avec Sylvia (rêver de Marilyn)

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L’été avec Sylvia (résistance, nécessité)

Lundi, 15 juillet 2024 Faber & Faber vont m'envoyer le très imposant volume des proses de Sylvia. Ce sera plutôt pour la fin de l'été. Curieusement, je tourne autour d'Il Suono dell'Ombra, grosse anthologie de chez Feltrinelli qui fait la part belle aux proses de la poétesse de Milan, Alda Merini dont je me suis… Lire la suite L’été avec Sylvia (résistance, nécessité)

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L’été avec Sylvia (délivre-nous de la Peste)

Dimanche, 14 juilletPalermo, piazza Verdi Sylvia, délivre-nous de la Peste. Rêvé de cela, la nuit dernière. Et pour cause. Depuis quelques jours, Palerme est dans l'attente du Festino, pour les 400 ans de la fin de l'épidémie de peste, où l'on célèbre sainte Rosalia, protectrice de la ville. Et voici que nous y sommes. Précédé… Lire la suite L’été avec Sylvia (délivre-nous de la Peste)

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L’été avec Sylvia (plus de Tennessee, moins de Littérature)

Jeudi, 11 juilletStrasbori, a casa https://www.youtube.com/watch?v=SzFZ6-XqvFA&ab_channel=InaChansons Quelque chose en elle de Tennessee. On le sait peu, mais la chanson fameuse de Johnny Hallyday, « Quelque chose de Tennessee », composée par Michel Berger, est un hommage à Tennessee Williams. Le morceau s’ouvre sur une citation d’Une chatte sur un toit brûlant, dite par Nathalie Baye : « À vous… Lire la suite L’été avec Sylvia (plus de Tennessee, moins de Littérature)

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L.A. Pop : la fabrique du rêve occidental

https://youtu.be/SDhDeAzbGsE?si=uQ_aMMUN-qabsx3X Avec Los Angeles et le radici della cultura pop (Odoya, 2024, 350 pages) [Los Angeles et les racines de la culture pop, à ce jour inédit en français], Claudio Castellacci dresse l'inventaire de ce que Los Angeles représente pour lui et nous offre un agréable panorama pop relatif à cette ville. Cela commence avec… Lire la suite L.A. Pop : la fabrique du rêve occidental

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Entretien avec Serge Núñez Tolin, en marge du silence (deuxième partie)

[première partie de l'entretien] Mathieu Jung — Lors de notre rencontre à Paris, tu m’as fait découvrir l’œuvre de François Jacqmin, dont tu m’as vivement conseillé Le Domino gris (2017). Il est une sensible similarité entre le travail de Jacqmin et le tien. Le goût pour la forme ramassée, par exemple, semble vous rapprocher. Peux-tu… Lire la suite Entretien avec Serge Núñez Tolin, en marge du silence (deuxième partie)

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Dichten avec André du Bouchet (Notes sur la traduction, 4)

(Jean Tinguely, Gismo, 1960, coll. Stedelijk Museum Amsterdam. Photo de Gert Jan van Rooij, détail) La poésie d’André du Bouchet n’est pas de mon goût. Mais je lui reconnais, en ce dire inlassable de la cassure, une force irrécusable. Celle, en somme du Dichten, en son sens le plus matériel : ce qui rapproche, unit, soude.… Lire la suite Dichten avec André du Bouchet (Notes sur la traduction, 4)

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L’esprit de l’escalier : dislocation, écart (Camille Readman Prud’homme)

L’ensemble de textes que Camille Readman Prud’homme fait paraître sous le titre Quand je ne dis rien je pense encore (2021, L’Oie de Cravan, à Montréal, réédition en 2024), mérite qu’on y prête attention. Ces proses cadencées, ces vers libres quelquefois, veulent témoigner d'instants où la parole ne suffit pas à fournir la pleine expression ;… Lire la suite L’esprit de l’escalier : dislocation, écart (Camille Readman Prud’homme)

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Chaman camarade : Ivar dans le Matricule

Le Matricule des Anges célèbre Ivar Ch'Vavar (mai 2024). "Il est grand. Un Haut de France, de Picardie ! Il peut paraître immense à l'instar d'un René Char dont il détourne, iconoclaste, les Feuillets d'Hypnos en Feuillées d'Hypnos. Il s'exprime d'une voix forte, qui incante, d'une écriture hénaurme, inventive, folle, qui cascade d'aval en amont,… Lire la suite Chaman camarade : Ivar dans le Matricule

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Entretien avec Serge Núñez Tolin, en marge du silence (première partie)

Mathieu Jung — Tu viens de publier un ouvrage au Cadran Ligné, intitulé L’Immobilité et un brin d’herbe. Celui-ci me semble faire suite à L’Exercice du silence, toujours au Cadran Ligné (2020). Je dirais que ces recueils œuvrent tous deux — chacun, ou alors ensemble — autour d’un noyau, peut-être « infracassable » et de… Lire la suite Entretien avec Serge Núñez Tolin, en marge du silence (première partie)

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Discours contre théorie (notes sur la traduction, 3)

(Jean Tinguely, Gismo, 1960, coll. Stedelijk Museum Amsterdam. Photo de Gert Jan van Rooij, détail) Soit le propos suivant d’Alice Notley, poétesse américaine contemporaine, dans le dernier numéro de The Paris Review (printemps 2024) : But I have no interest in translation. I have no interest in the conversation about it. I can barely be… Lire la suite Discours contre théorie (notes sur la traduction, 3)

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Donner sa chance au lisible (notes sur la traduction, 2)

(Jean Tinguely, Gismo, 1960, coll. Stedelijk Museum Amsterdam (source)) Dans l’édition Denoël des Œuvres de Benjamin (1971), « La tâche du traducteur » comprend une erreur de traduction. Paul de Man ironise sur ce point dans The Resistance to Theory. Il  s’amuse, ces gens-là ont l’humour revêche, du fait que Jacques Derrida, lors d’un séminaire, s’appuyant sur… Lire la suite Donner sa chance au lisible (notes sur la traduction, 2)

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Besoin du poème et besogne de traduire (notes sur la traduction, 1)

(Jean Tinguely, Gismo, 1960, coll. Stedelijk Museum Amsterdam. Photo de Gert Jan van Rooij) Je songe souvent à ces curieux traducteurs que furent Hölderlin transposant Sophocle dans un allemand gréco-antique, Joyce bricolant des passages de Finnegans Wake en italien, Pound s’occupant du Shijing. Chacun, à sa manière paroxystique, parvient à déloger l’œuvre — la langue… Lire la suite Besoin du poème et besogne de traduire (notes sur la traduction, 1)

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Lampedusa lecteur de Hopkins

pour Jean-Baptiste « Surprenant Lampedusa ! » s’exclamait Pascal Dethurens en ouverture de l’hommage que nous (Dethurens, Maria Maruggi et moi-même) consacrions à Giuseppe Tomasi di Lampedusa dans la revue Europe [voir ici].  Nous nous étions proposé, recrutant pour l’occasion une douzaine de contributeurs, de relire Le Guépard, nous intéressant plus expressément à l’art romanesque du grand Sicilien,… Lire la suite Lampedusa lecteur de Hopkins

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Naïveté, utopie et exubérance des PAYS HABITABLES : entretien avec Joël Cornuault

Mathieu Jung — Lorsque l’on parcourt Des PAYS HABITABLES, revue de belle tenue que tu animes depuis 2020, dont le neuvième numéro vient de paraître (février 2024), le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle obéit à une forme d’éclectisme. Mais cette variété rêveuse me semble induite par ton propre goût, lequel assure à ces… Lire la suite Naïveté, utopie et exubérance des PAYS HABITABLES : entretien avec Joël Cornuault

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ALP (196. 1-15), traduction en bulgare par Iglika Vassileva

Nouvelle traduction, ci-dessous, du court passage de Finnegans Wake (190. 1-15) soumis à la sagacité de poètes et de traducteurs en langues aussi diverses et variées que le latin, le bangla, le grec ancien, le pseudo-moyen français, le picard de Berck, l'italien, l'espagnol du Mexique, le limbourgeois, le créole mauricien, etc. Ce coup-ci, en bulgare,… Lire la suite ALP (196. 1-15), traduction en bulgare par Iglika Vassileva

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Le premier Pèse-nerfs

Le volume de la collection « Quarto » (Gallimard) rassemblant l’essentiel d’Artaud (sur la bagatelle de 1787 pages) est un extraordinaire outil de travail, on le sait. Il s’aventure un peu au-delà des œuvres réputées complètes (26 tomes, édités par Paule Thévenin), en cela qu’il propose quelques textes qui ne figurent pas dans ces volumes désormais difficilement… Lire la suite Le premier Pèse-nerfs

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Rêver à partir de Dante (chemins de Dante, 5)

(Paolo et Francesca, Auguste Rodin) De tous les épisodes de La Divine Comédie, le plus célèbre est sans doute celui des amoureux Francesca et Paolo, au chant cinquième de l’Enfer. Cela se passe au deuxième cercle. Dante et Virgile voient les amants pris dans une tempête. John Keats a composé un sonnet inspiré de cette… Lire la suite Rêver à partir de Dante (chemins de Dante, 5)

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Le lieu et la formule (silex de Vinclair)

pour Guillaume Curtit Pierre Vinclair a donné une conférence à l’université de Strasbourg la semaine dernière (8 février 2024). On en trouvera le texte ici. Il s’agissait d’un exposé sur la pratique poétique et sa visée éthique. Je ne redirai pas ici ce qui fut dit, mieux que je ne le puis, là-bas. Préférant prendre… Lire la suite Le lieu et la formule (silex de Vinclair)

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Sens magique de Nerval, Breton et Chazal

Je m’obstine à chercher quelque chose chez André Breton qui m’a peut-être déjà trouvé, à la rencontre de quoi je vais en aveugle. Autant dire, à corps perdu, puisqu’aucun autre moyen ne saurait raisonnablement être mis en jeu lorsqu’il est question d’entreprises aussi hardies que celles qui président à des ouvrages comme Nadja, L’Amour fou… Lire la suite Sens magique de Nerval, Breton et Chazal

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Une réponse médiatique à un problème politique

« Odio gli indifferenti. »(Antonio Gramsci) Dimanche, 28 janvier 2024, plateau de Laurent Delahousse. Sylvain Tesson répond à la polémique faisant rage contre lui, relative à une tribune parue dans Libération, suite à sa désignation en tant que parrain du Printemps des poètes. On a parlé alors d’une véritable « cabale » (sic) dirigée contre ce « prince des poètes »… Lire la suite Une réponse médiatique à un problème politique

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Torsades, chiasmes et passages chez Julio Cortázar

en écoutant le maloya de Zanmari Barédans l’attente éperdue de Messer Sogol Soit un auteur argentin qui, à l'instar de ses aînés Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares, s’aventure par les sentiers féconds du réalisme magique (il peut en effet arriver dans ses récits que l’on vomisse des petits lapins (« Lettre à une amie… Lire la suite Torsades, chiasmes et passages chez Julio Cortázar

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Fragments d’une ode à Pam Grier (corde raide, corps de reine)

pour Mama Josse https://www.youtube.com/watch?v=ivKGY-zAa1g On n’en finit pas de redécouvrir Pam Grier dans ou à travers le générique de Jackie Brown (1997) de Quentin Tarantino. On le sait, les films de Tarantino sont des carrefours d’échos, des nœuds d’intertextualité, d’emprunts, de réécritures, d’influences. Des objets poreux et postmodernes. Mais, qu’on le veuille ou non, Pam… Lire la suite Fragments d’une ode à Pam Grier (corde raide, corps de reine)

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Tribune contre la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes

Note à Benêts : le texte qui suit n'est pas de moi. Je ne fais que le relayer. Puisse-t-il résonner aussi fort que possible. [Consulter et signer la Tribune ici] La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président auto-désigné comme « ni de droite, ni de gauche… Lire la suite Tribune contre la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes

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À travers le Volcan (épisode premier, suite)

Climats, paysages, inscape (au bord du Volcan, 2) La partie qui précède [voir ici] est quelque peu confuse. Je ne cherche pas à m’en excuser. Celle-ci le sera tout autant. Davantage peut-être. Question de méthode : mon approche consiste à prendre le texte bêtement. Non pas ligne à ligne, je n’en aurais ni la force ni… Lire la suite À travers le Volcan (épisode premier, suite)

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« A Day in the Life »  (écoute-lecture hétérodoxe hallucinée des Beatles à travers Joyce et lecture-écoute non moins hallucinogène hétérodoxe de Joyce à travers les Beatles)

https://www.youtube.com/watch?v=usNsCeOV4GM « La vie, c’est beaucoup de jours. »(Ulysse) « Un jour les Beatles seront plus célèbres que James Joyce. »(John Lennon, propos réputé apocryphe) "… he got the charm of his optical life when he foundhimself (hic sunt lennones!) at pointblank range…"(FW 179. 1-2) [… il avait le charme de sa vie optique lorsqu’il se trouva (ici Lennon !)… Lire la suite « A Day in the Life »  (écoute-lecture hétérodoxe hallucinée des Beatles à travers Joyce et lecture-écoute non moins hallucinogène hétérodoxe de Joyce à travers les Beatles)

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Pour une éthique de la lecture : Gracq lecteur de Breton (rêverie pro domo, 2)

pour surmonter l’angoisse d’aujourd’hui et nous rouvrir aux "neiges de demain" J’ai lu André Breton et sa malle d’aurores comme un plaidoyer de son auteur pour une « rêverie pro domo » (voir ici). C’était réduire le livre de Joël Cornuault à pas grand-chose. Car cette Malle d’aurores voyage résolument très loin, et nous avec. Ma notule… Lire la suite Pour une éthique de la lecture : Gracq lecteur de Breton (rêverie pro domo, 2)

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« Jacques a dit… » (frayer avec Joyce)

James Joyce ou l’écriture matricide. Sous ce titre un peu rébarbatif peut-être, on lira un livre de Jacques Trilling, dont j’estime qu’il est, de tous les livres consacrés à Joyce, l’un des plus beaux. Je n’ai, bien entendu, pas lu tous les livres traitant de Joyce, personne ne le peut. Mais il se trouve que… Lire la suite « Jacques a dit… » (frayer avec Joyce)

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Penser les Stooges avec Adorno (Michael S. Begnal)

Bien sûr que la notion de rock critic est une mauvaise notion. J’ai déjà évoqué la question ici, arguant du fait que le rock est un objet sinon réfractaire, à tout le moins débordant, ne souffrant que difficilement la synthèse, le passage au théorique. Le rock est, par ailleurs, un produit incontestable de cette « Kulturindustrie »… Lire la suite Penser les Stooges avec Adorno (Michael S. Begnal)

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Ike et la vache (note liminaire)

William Faulkner, université de Virginie (1958) Par où que l’on aborde l’œuvre baroque et sauvage de Faulkner, on ne peut que se résoudre à admettre sa foncière perversité. Celle-ci est servie par une écriture exigeante sinon ardue, mais certains romans (Pylône, par exemple, ou, formellement plus audacieux, Tandis que j’agonise) ne fonctionnent pas sur le… Lire la suite Ike et la vache (note liminaire)

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Per Goliarda (Désir et rébellion)

La trajectoire, peut-être davantage que l’œuvre de Goliarda Sapienza (1924-1996) nous touche. Encore que, bien sûr, surtout dans le cas de Goliarda, écriture et cheminement à travers l’existence soient indissociables. On sait gré à Arte de diffuser ces jours-ci un documentaire [voir ici] consacré à l’auteure sicilienne (Désir et rébellion. L’art de la joie, Coralie… Lire la suite Per Goliarda (Désir et rébellion)

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Lettre à Pierre Vinclair concernant La Poésie française de Singapour de Claire Tching

        Cher Pierre, C’est pour moi une très grande joie de recevoir La Poésie française de Singapour, le beau petit livre de Claire. Je trouve Claire toujours aussi talentueuse. Je suis ses travaux d’assez près depuis quelques années maintenant, notamment dans Catastrophes — et il faudrait que je relise ton Bumboat, où Claire a, je… Lire la suite Lettre à Pierre Vinclair concernant La Poésie française de Singapour de Claire Tching

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Pour commencer d’en finir avec Francis Ponge

Miroirs du poème La poésie est une parole consciente d’elle-même. C’est là un truisme fort répandu qu’un poète comme Francis Ponge a exploité de manière systématique, notamment et c’est presque caricatural dans ce poème très court, ce texte plutôt, intitulé « Fable ». Par le mot par commence donc ce texteDont la première ligne dit la vérité,Mais… Lire la suite Pour commencer d’en finir avec Francis Ponge

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AHON ! AHON ! (notes sur Marcel Moreau, 4)

J’ensevelis les morts dans mon ventre. Cris, tambour, danse, danse, danse, danse !Je ne vois même pas l’heure où, les blancs débarquant,je tomberai au néant. Faim, soif, cris, danse, danse, danse, danse !(Rimbaud) À dos de Dieu ou l’Ordure lyrique, initialement publié chez Luneau Ascot en 1980, a reparu chez Quidam en 2018. Il s’agit… Lire la suite AHON ! AHON ! (notes sur Marcel Moreau, 4)

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Shane MacGowan (1957-2023) : « … funeral fare or fun fain real … » (Finnegans Wake (83.22))  

C’est une photo en noir et blanc, derrière un crucifix. Elle montre le chanteur des Pogues, clope et verre de vin à la main, exposée sur le cercueil, donc, de Shane MacGowan. On aperçoit des instruments de musique, beaucoup d’instruments de musique. Et, de fait, ce vendredi 8 décembre, jour de l’Immaculée Conception, on rendra… Lire la suite Shane MacGowan (1957-2023) : « … funeral fare or fun fain real … » (Finnegans Wake (83.22))  

Dante Alighieri, Malcolm Lowry

À travers le Volcan (épisode premier)

Au bord du Volcan (1) « … if I only knew how to begin. »(Alice in Wonderland) Je prends ici le parti de me tenir au bord du Volcan. Ce sera là, pour idéalement débuter, une parole inchoative qui vise à questionner le comment du commencement, dans une sorte de bégaiement éperdu. Tant le texte de Malcolm Lowry… Lire la suite À travers le Volcan (épisode premier)